41. Y a t'il eu des morts par Chik (27 avril 2006 - Source CIRE- InVs) ?
  Mise en ligne le 29/01/2006 Dernière révision : 28/04/2006
 

Depuis janvier 2006 et en date du 23 avril 2006, 203 certificats de décès ont été déclarés comme étant associés au chikungunya, sur 244 000 personnes atteintes (soit 30 % de la population). Ces chiffres ne sont pas encore consolidés. Les études en cours se poursuivent afin d’avoir une connaissance plus détaillée de ces décès. L’âge médian des décès est de 79 (0-102) ans, le sex ratio est équilibré :1,03. Beaucoup de ces personnes étaient fragilisés par d’autres maladies chroniques. Ces faits corroborent les constatations des médecins hospitaliers rapportant le risque de décompensations liées aux effets du chik sur l’état général des personnes vulnérables (personne âgées, personnes atteintes de pathologies chroniques, nouveau-nés).

Trois-quarts des décès concernent des patients âgés de plus de 65 ans et un quart chez des personnes âgées de plus de 85 ans. La mention chik apparaît plus souvent dans les certificats mentionnant des causes de décès en rapport avec des maladies endocriniennes (exemple : diabète…) qu’il s’agisse de cause initiale ou associée (Source CIRE- InVS).

Ce chiffre est à rapporter au nombre de formes graves biologiquement confirmées chez des patients âgés de plus de 10 jours : 123 cas (sur 170 signalements) nécessitant le maintien d'au moins une fonction vitale en réanimation et 43 décès. Chez ces patients, les facteurs de co-morbidité(s) étaient présents chez 87 patients (61%). Méningo-encéphalites 16, autre atteinte neurologique centrale 7, décompensation cardio-vasculaire 18, défaillance respiratoire 19, hépatite aiguë sévère 1, atteinte cutanée sévère 10, insuffisance rénale 7, autres 35.

Parmi les décès, on dénombre ceux de deux enfants auparavant en bonne santé et d'un nouveau-né directement contaminé par sa mère et né prématurément avec un faible poids (1700 grammes). Indubitablement, les patients qui ont survécu après des soins lourds de réanimation, seraient morts sous d’autres cieux. Contrairement à ce que nous savions de la maladie avant sa venue à La Réunion, il faut maintenant dire qu’elle peut tuer directement. Toutefois, en toute rigueur, en l’absence d’autopsie, toute autre cause de décès n'a pu être formellement éliminée.

L’analyse avec les données de mortalité des années précédentes fait apparaître une surmortalité de 7 % en janvier 2006, 30 % en février 200- et 25 % en mars 2006.

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