Article reproduit par Nanou avec l'aimable autorisation du journal Le Quotidien |
Le Quotidien de la Réunion du Samedi 1er juillet 2006 |
Transmission materno-foetale : 3 séquelles sur 516 cas |
Depuis un an, 516 femmes ayant contracté le chikungunya à un moment ou à un autre de leur grossesse (tous ces cas étant vérifiés par une sérologie positive) ont été répertoriées dans cette partie de l’île. Sur environ 5.400 grossesses suivies au groupe hospitalier Sud Réunion et à la clinique Durieux, cela représente un taux d’attaque de 9,5%, indique le docteur Pierre-Yves Robillard, chef de service de réanimation néonatale et infantile du GHSR. Dans 19 cas, il y a eu une transmission materno-foetale avec atteinte du nouveau‑né. L’âge actuel de ces bébés s’échelonne de douze mois à trois mois de vie (les derniers cas étant survenus en mars) ; la majorité (quatorze enfants) ont moins de six mois de vie. «Il y a eu chez nous quatre encéphalites, indique le spécialiste. Dans l’état actuel du suivi, sur les 19 enfants atteints à la naissance, nous avons des préoccupations sur des séquelle neurologiques chez trois d’entre eux». Toutes les transmissions materno-foetales ont eu lieu alors que la mère était virémique et hyperthermique à l’accouchement (c’est-à-dire qu’elle était dans la phase aiguë de la maladie, avec de la fièvre), précise le docteur Robillard. Inversement, il n’y a pas eu systématiquement transmission materno-foetale chez toutes les femmes virémiques et hyperthermiques à l’accouchement (au nombre de 39), mais seulement dans 48% des cas. « Dans tous les autres cas où la mère a eu le chik avant la période d’accouchement, tous les enfants ont été indemnes à la naissance. Au total, avec 19 cas sur 516, le taux de transmission materno-foetale s’élève à 3,68% - « et seulement chez les femmes qui ont eu la malchance de faire la maladie le jour de l’accouchement ». Avec 3 cas sur 516, le taux de séquelles chez des enfants dont la mère a eu le chik à un moment ou un autre de sa grossesse se monte à 0,58%. Des chiffres qui, pour le docteur Robillard, ne justifient aucunement de faire du catastrophisme. H.S. |