Chikungunya à La Réunion au 04 juin 2025 : 580 nouveaux cas confirmés, 1.800 consultations
L'épidémie de chikungunya poursuit sa décroissance à La Réunion. Pour la semaine 21 (du 19 au 25 mai), les cas biologiquement confirmés de chikungunya baissent de +50% avec 580 cas enregistrés contre 1.200 en semaine 20.
En semaine 22 (du 26 mai au 04 juin 2025), environ 1.800 consultations pour des cas cliniquement compatibles avec le chikungunya ont été effectuées, contre 4.000 la semaine précédente, soit une baisse de -55%.
Depuis le début de l'année, vingt décès (+5) en lien avec le chikungunya ont été confirmés chez des personnes de plus de 70 ans porteuses de comorbidités. Trente sept autres décès, dont deux nouveau-nés, sont actuellement en cours d’investigation quant à l’imputabilité du chikungunya.
Evolution des cas de chikungunya à La Réunion depuis le 1er janvier 2025
Source : ARS/Santé publique France - La Réunion
Evolution du nombre de cas de chikungunya à La Réunion ces 3 derniers mois
Semaine : |
S11 |
S12 |
S13 |
S14 |
S15 |
S16 |
S17 |
S18 |
S19 |
S20 |
S21 |
Date bulletin: |
26/03 |
02/04 |
09/04 |
16/04 |
23/04 |
30/04 |
07/05 |
14/05 |
21/05 |
28/05 |
04/06 |
Cas confirmés : |
4.156 |
5.832 |
6.289 |
4.913 |
4.304 |
3.245 |
3.079 |
1.556 |
1.266 |
1.000 |
580 |
Total consolidé : |
13.594 |
20.242 |
27.668 |
33.982 |
39.532 |
42.777 |
47.500 |
49.400 |
51.000 |
52.000 |
53.000 |
Impact de l'épidémie du chikungunya sur le système de santé à La Réunion
Dans les hôpitaux, l’activité aux URGENCES poursuit sa décroissance avec 53 passages enregistrés en semaine S22 contre 62 la semaine précédente (-15%). Au total, 2.804 passages pour motif "arboviroses" ont été recensés depuis le début de l’année 2025.
Pour la semaine S22, les passages aux urgences sont stables ou à la baisse dans les 4 centres hospitaliers de l'île : au GHER/Est 14 passages contre 18 en S21 (-22%) ; 7 contre 14 (-50%) pour le CHOR/Ouest ; 18 contre 16 (+12%) pour le CHU/Sud et 20 contre 18 (+11%) pour le CHU/Nord.
Source : ARS/Santé publique France - La Réunion
Le nombre de personnes HOSPITALISEES de plus de 24 heures s'élève à 464 cas depuis le début de l'année (contre 391 en S20). Parmi ces hospitalisations, 405 étaient admis pour chikungunya (87%), les autres cas ont été confirmés en cours d'hospitalisation.
La quasi-totalité des patients hospitalisés présentaient au moins un facteur de risque de forme sévère lié à une comorbidité, à leur âge ou à une grossesse (381 cas/94%).
Concernant la répartition des cas par type de population, les femmes sont légèrement plus affectés que les hommes (55/45) et les personnes âgées de plus de 65 ans sont les plus concernés par la maladie (173 cas/43%) suivi des nourrissons de moins de 6 mois (73 cas/18%).
En revanche, malgré l'absence d'immunité naturelle liée à l'épidémie de 2005-2006, les jeunes de moins de 17 ans ne sont toujours pas particulièrement affectés par le virus du chikungunya. (14 cas/4%)
Source : ARS/Santé publique France - La Réunion
A ce jour, 74 cas graves (patient présentant au moins une défaillance d'organe) ont été signalés et concernent 42 adultes de plus de 65 ans avec comorbidité (+3), 9 personnes de -65ans et 23 nouveau-nés de moins de 3 mois.
Source : ARS/Santé publique France - La Réunion
En MEDECINE DE VILLE et pour la 5ème semaine consécutive, la part d’activité liée à la prise en charge des syndromes "arboviroses" est en baisse à 2,1% en semaine 22 contre 4,1% en S21, 6,1 en S20, 9,3% en S19 et 14% en S18.
Rapportés à l’échelle de l’île, on estime à environ 1.800, le nombre de consultations en semaine 22 pour des cas cliniquement compatibles avec le chikungunya (contre 4.000 en S21). Cela représente près de 195.800 consultations depuis le début de l’année.
Source : ARS/Santé publique France - La Réunion
Cas de chikungunya en France métropolitaine au 04/06/2025
Le nombre de cas de chikungunya importés en France métropolitaine est en constante augmentation depuis le début de l'année 2025. Au total, 1.343 cas de chikungunya ont été enregistrés au 04/06/2025 contre 1.260 la semaine précédente (+7%) dont :
- 919 cas du 01/01/2025 au 30/04/2025 (données consolidées au 26/05/2025)
- 424 cas du 01/05/2025 au 04/06/2025 dont 378 (+68) en provenance de La Réunion (89% des cas).
Les autres personnes infectées revenaient de séjour de Maurice (26), Madagascar (9), Mayotte (8), Indonésie (1), Sri-Lanka (1) et 1 cas est en cours d'investigation.
L'épidémie de chikungunya réapparait à La Réunion en ce début d'année 2025.
Trois premiers cas autochtones ont été enregistrés en août 2024 dans la commune de Saint Gilles les Bains.
Après une concentration des cas dans l'ouest de l'île pendant plusieurs semaines (l'Ermitage, l'Etang Salé, Grand Bassin, la Ligne des 400, les 3 Mares les Bas), le virus s'est propagé à plusieurs communes dans l'ensemble de l'île en fin d'année 2024 (St-Joseph, St-Pierre, St-Paul, le Tampon, St-Denis, Le Port, St-Benoit, St-Louis, St-Leu et trois Bassins).
L'augmention du nombre de cas et la dispersion des foyers ont conduit le préfet de La Réunion, sur proposition du directeur général de l'ARS de La Réunion, à déclencher le niveau 3 d'un dispositif de gestion de crise, le lundi 13 janvier 2025, puis le niveau 4 le vendredi 14 mars.
Le niveau 3 du dispositif ORSEC "Arboviroses" correspond à la circulation d’une épidémie de faible intensité, le niveau 4 de moyenne intensité et le niveau 5 à une épidémie massive, de grande intensité.
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Origine et caractéristique du virus
La maladie du chikungunya a été décrite pour la première fois en 1952 lors d'une flambée épidémique qui a eu lieu sur le plateau du Makonde dans la province du Tanganyika, dans le sud de l'actuelle Tanzanie.
Elle est caractérisée par de fortes douleurs articulaires, musculaires et une fièvre très élèvée. Le virus du chikungunya est rarement mortelle, sauf chez les jeunes enfants, les personnes immunodéprimées, agées ou déjà atteintes de pathologies graves.
Le nom de CHIKUNGUNYA qui signifie "marcher courbé" en langue makondée, provient de l'attitude voutée du malade due aux fortes douleurs articulaires et musculaires qui, dans la majorité des cas, disparaissent au bout de quelques jours, mais peuvent parfois perdurer pendant plusieurs mois voire plusieurs années.